Après les cinq jours de chimio, reviennent les jours difficiles...
Maman a eu de la fièvre et très mal au ventre, puis du mieux et ce matin, brutalement, une très forte fièvre avec des frissons. Alors que l'équipe était près d'elle pour l'examiner au sujet de cette fièvre, Maman n'a plus répondu à leurs questions, ne savait plus ni où elle était, ni la date... Et sa tension a chuté jusqu'à perdre connaissance. Elle a immédiatement passé un scanner cérébral (pour savoir si la confusion était due à une hémorragie cérébrale) et un scanner thoracique (pour trouver l'infection responsable de la fièvre), accompagnés d'autres examens (sang, selles, urine, ponction lombaire). Maman n'étant plus sous l'effet de forts anti-douleurs, nous savons qu'il ne s'agit pas,
comme au mois d'août, des effets indésirables des antalgiques.
Le scanner du cerveau est normal, mais à surveiller dans les jours qui viennent parce qu'il est possible que le saignement soit encore trop petit pour être vu à l'imagerie. Les premiers résultats de l'examen du liquide céphalo-rachidien ne montrent pas de méningite. A suivre aussi puisque tous ces prélèvements sont mis en culture et que d'autres examens seront faits plus tard. La forte fièvre pourrait avoir causé le "décrochage" de ce matin.
Le scanner du thorax a montré une infection de la vésicule biliaire. C'est probablement cette cholécystite (infection du liquide vésiculaire, due à des calculs qui bouchent le canal cystique) qui est responsable du choc sceptique. Sur vous ou moi, il suffirait de retirer cette vésicule biliaire mais comme Maman est en aplasie profonde, il est trop risqué de l'opérer tout de suite. Une opération au bloc créerait en effet une porte d'entrée potentielle pour d'autres microbes. Cette infection de la vésicule est probablement due à une bactérie de la même famille que celle responsable de l'infection du système digestif
que Maman avait attrapé lors de la dernière hospitalisation. Si cette infection n'est pas calmée dans les heures qui viennent par le traitement médicamenteux, on poserait alors un drain pour évacuer les calculs de la vésicule. Quoiqu'il arrive, il faudra sûrement enlever la vésicule biliaire... de façon urgente ou avant la greffe.
L'urgence pour le moment est de faire remonter la tension de Maman. Elle pourrait être transférée en service de réanimation (jusqu'ici, c'est la réanimation qui est venue à elle) pour pouvoir lui administrer un médicament plus fort pour la tension, médicament qui nécessite une surveillance (cardiaque, respiratoire, rénale notamment) encore plus rapprochée qu'en chambre stérile.
La deuxième urgence est de circonscrire l'infection de la vésicule biliaire, éviter qu'elle ne s'étende, et faire baisser la fièvre, sans mettre Maman en hypothermie non plus...
Laëtitia et moi sommes arrivées près d'elle dans l'après-midi, Papa et Jean-Christophe sont tout près, Anne-Charlotte toujours "skypée" aussi, et nous la savons entre de bonnes mains ! Une fois de plus, nous la confions à vos prières, à vos "bonnes ondes" !
Jusqu'ici, associés à la Foi et la persévérance de Maman, et à la compétence des équipes ici, elles ont donné de bons résultats ;-)
Edit de 23 heures ; pour ce soir, Maman ne descend pas en service de réanimation. Il n'y a pas de chambre stérile dans ce service et Maman étant en aplasie profonde, ce serait l'exposer à de nombreux microbes. Pour l'instant, malgré sa tension toujours (trop) basse, elle continue à uriner (ce qui prouve que le sang circule et que les déchets sont évacués) et sa peau est vascularisée (ce qui ne serait plus le cas si le sang devait protéger les organes "nobles"). Elle reste toutefois sous haute surveillance.